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Tuesday, July 14, 2020

Documentaire. L'Île au trésor, chronique d'étang moderne - L'Humanité

juraganluempang.blogspot.com

Une plage de sable fin, des Pédalo côtoyant des planches de surf, des groupes d’enfants surexcités, un soleil de plomb, des Bikini et des shorts de bain à perte de vue… le décor ressemble en tout point à n’importe quel front de mer de station balnéaire.

Sauf que Guillaume Brac n’a pas filmé les vacanciers à La Baule, au Cap-d’Agde ou à Arcachon. Il a décidé d’aller à la rencontre de ceux qui, faute de moyens, ne partent pas et qui trouvent la possibilité de s’évader à la base de loisirs de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise). Ceux pour qui les coquillages et les crustacés au bord d’un océan azur relèvent du fantasme. Et ça donne un documentaire tendre et solaire, sorti en juillet 2018, qui pose un regard différent sur la banlieue, par le prisme de cette nécessité universelle de loisirs et de liberté :   l’Île au trésor.

Une veine naturaliste dans le sillage de Rohmer

La référence au livre de Robert Louis Stevenson est assumée et témoigne d’une ambition sincère de filmer la jeunesse, et par extension le besoin de dépasser les limites. « Je vois ce lieu comme une sorte de royaume de l’enfance. Et l’Île au trésor  est le roman d’aventures par excellence. Je me souviens encore du bateau pirate en bois qui était sur la plage quand j’étais enfant et qui a maintenant disparu. C’est un clin d’œil à ce souvenir d’enfance qui m’a amené à faire ce film, trente ans plus tard », livrait Guillaume Brac sur le plateau de France 24. Dans une veine naturaliste, il s’inscrit aussi ouvertement dans le sillage d’Éric Rohmer, qui a tourné une partie de l’Amie de mon ami sur cette même base de loisirs en 1987.

Des petits riens qui forment un puzzle cohérent

Le réalisateur de 43 ans livre la chronique brute et bienveillante d’un été, un film d’exploration à hauteur d’adolescents. « Je savais qu’il y aurait de la séduction et des petites transgressions. Mais c’est au montage que j’ai compris que le film parlait de ce rapport à la jeunesse, cette jeunesse qu’on vit pleinement, la jeunesse qui s’éteint doucement, en même temps que l’été », explique-t-il. Le film capte une éphémère parenthèse estivale où tout, ou presque, semble possible quand on a 15 ans : escalader le grillage pour ne pas avoir à payer, draguer lourdement la maître-nageuse qui a pourtant quelques années de plus, sauter d’un pont alors que c’est interdit… Des petits riens qui finissent par former un puzzle cohérent sur ce qu’est être jeune et de s’amuser entre copains, en toute insouciance.

Autant de moments où se mélangent plusieurs registres documentaires, aussi bien pris sur le vif que remis en scène « avec la complicité des personnages dans un esprit ludique », précise le réalisateur. Des scènes de batifolage « qu’il n’aurait pas été possible de faire caméra au poing, de façon intrusive », sans tomber dans « une forme de téléréalité ». À rebours, avec toute la délicatesse du monde, Guillaume Brac réussit à rendre intéressants des gens qui se dorent la pilule ou pique-niquent en famille. « Quand on ferme les yeux, on peut encore se croire dans le paradis terrestre !  » lance un protagoniste. Et on n’est pas loin d’être d’accord…




July 13, 2020 at 03:00PM
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étang

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